le 15 mars 1999
Bureau mobilité et réinsertion
NOTE D'ETAPE
Décidée dans le cadre de la réforme et de la modernisation de la DGRCST engagée en 1993 par M. Jean-David Lévitte, la politique de mobilité et réinsertion relève de l'effort de professionnalisation des personnels culturels et de coopération.
Elle vise à valoriser les compétences acquises sur le terrain par les agents arrivés au terme de leur mission à l'étranger et, grâce à la mise en place d'un véritable parcours professionnel, de mettre ces savoir faire à la disposition des institutions et organismes intéressés à la coopération internationale.
C'est à ce titre et pour atteindre ces objectifs que la cellule formation et retour/mobilité, a été créée en 1994 au sein de la sous-direction des moyens du réseau de la DGRCST.
Un travail de collecte des offres et de mise à jour d'un fichier à double entrée "offre-demande" a permis à la cellule mobilité d'établir des relations avec les organismes et institutions intéressés et de leur adresser des dossiers de candidatures qui mettent l'accent sur les qualités professionnelles et humaines des agents concernés.
Tous les agents qui le désirent sont reçus par le responsable de la cellule qui les aide à effectuer le bilan de leurs compétences et étudie avec eux les perspectives de leur réintégration. Après des années passées au service du Département cette écoute attentive constitue un moment important pour les intéressés.
La cellule mobilité animée au début par Marie Thiollier puis Jean Michel Delacomptée a mis en place une action de sensibilisation des partenaires : des lettres signées du Directeur général ont été adressées aux ministères de l'éducation nationale, de la culture, à des organismes de diffusion culturelle en France (musées, théâtres), à la mairie de Paris etc., pour présenter ce programme.
Les réponses obtenues sont la preuve de l' intérêt de cette démarche.
En mars 1995, le Ministère de l'éducation nationale, conscient de l'intérêt de cette politique, mettait à disposition du MAE (pour l'ACAD-MAE) un agent titulaire de son administration, Annie Dupouy-Dubernet qui renforcait la cellule mobilité.
Pendant cette période, la mission formation et mobilité a traité un nombre croissant de dossiers (56 en 1994 pour lesquels 18 agents ont trouvé une réinsertion conformément à leurs voeux, 68 dossiers suivis en 1996 et 30 réintégrations à la convenance des agents).
Majoritairement les institutions d'accueil relèvent du système éducatif, les agents titulaires du MENRT représentant 90% des effectifs recrutés par le MAE sur des postes de coopération :
![]() | Rectorats, Délégations Académiques à la Formation Continue, centres de langues des universités, ou organismes proches (CIEP de Sèvres, CNED, AEFE, CNDP et CRDP, Agence Socrates, etc.). |
![]() | Quelques postes dans les DRAC (Champagne-Ardenne, Franche-Comté), associations culturelles (AFAA), ARTE, BNF etc... |
![]() | Les rares dossiers en attente dans les collectivités locales n'ont pas obtenu satisfaction. |
Les résultats peuvent être jugés satisfaisants dans la mesure où un véritable partenariat s'est établi avec certaines institutions à vocation internationale qui sollicitent d'elles-mêmes et plus systématiquement la cellule pour qu'elle leur fournisse un choix de curriculum vitae adaptés à des profils précis, en particulier de chargés des relations internationales des rectorats ou des Universités, chargés de l'action culturelle, des nouvelles technologies, gestionnaires, experts, etc...
Les responsables des institutions ont pris peu à peu conscience qu'à travers la coopération se développent des "métiers" et qu'ils avaient tout intérêt à s'assurer les services de personnels compétents et reconnus, capables de concevoir, de mettre en place, de gérer et d'évaluer les actions de coopération et d'éducation qu'ils avaient l'ambition de mettre en oeuvre.
C'est dans cette ligne que le MENRT a fait paraître au BOEN de l'Education nationale du 13 novembre 1998 de nouvelles procédures de recrutement et de réinsertion des fonctionnaires titulaires de son administration " valorisant l'expérience acquise à l'étranger et la mise en place d'un véritable parcours professionnel".
D'autre part, initiée avec le Ministère de la culture à travers des réunions informelles, une concertation régulière avec la Sous-Direction des Moyens du Réseau, a permis de procéder à des échanges de dossiers de candidatures. Le projet de formaliser un système de "permutations" n'a malheureusement pas donné de résultats.
Enfin, des organismes publics ou privés et des cabinets de consultants à la recherche d'experts essentiellement pour l'Union Européenne ou la Banque Mondiale ont initié une véritable collaboration en demandant à la cellule de leur procurer des fichiers d'experts ( INPG de Grenoble, CIEP de Sèvres, cabinet Bernard Brunhes International, Archi-med).
Un projet de formation pour les personnels du réseau culturel, conjointement avec le Centre National de la Fonction Publique territoriale est resté sans suite.
Malgré le caractère informel du système, de 1994 à 1998, plus de 100 candidats proposés ou soutenus par le Département obtiennent satisfaction.
Ce bilan "globalement positif" doit toutefois être nuancé : la cellule n'a pu atteindre, selon les années, que 50 à 60% de ses objectifs ( réintégration dans de bonnes conditions des agents et valorisation de leur compétence à l'international dans les institutions partenaires) pour les motifs suivants :
![]() | - d'ordre administratif et financier : peu de postes budgétaires de chargés des relations internationales et nombre limité de postes de catégorie B disponibles. |
![]() | - d'ordre organisationnel interne au MAE : A l'origine la cellule devait être installée "transversalement à toutes les directions" auprès du service de la programmation, des affaires financières et de l'évaluation, place qu'elle occupe (?) dans le nouvel organigramme de la DGCID. |
![]() | - d'ordre "politique" : |
Dans le projet initial de la DGRCST, la mise en place d'un parcours professionnel pour les personnels de coopération s'inscrivait dans une perspective ambitieuse : grâce à l'essaimage de ces professionnels des relations internationales formés à l'école du MAE, le Département aurait pu mieux jouer le rôle de chef d'orchestre de toutes les institutions et organismes, du multilatéral au non gouvernemental impliqués dans la coopération.
Des exemples assez nombreux et convainquants de parcours individuels ou soutenus par la cellule ont montré qu'il était possible de mettre en oeuvre une véritable politique de ressources humaines des personnels de coopération.
La création d'une cellule "interface" au MENRT constitue un pas dans cette direction mais pour atteindre cet ambitieux objectif, les deux cellules devront dès maintenant, redéfinir leur objectif et établir une véritable synergie, la cellule du MENRT profitant de l'énorme potentiel offert par la plus importante administration française, la cellule du MAE bénéficiant du prestige attaché à ce département ministériel et des relations privilégiées qu'il a su établir avec les universités, les collectivités locales et tous les organismes concernés par l'international.
Le bureau de la mobilité s'intègre dans une problématique qui a été relancée recemment par le Ministre et il convient donc de définir clairement sa place dans une politique du personnel du Ministère des Affaires Etrangères.
Annie Dubernet