Synthèse des ateliers n°3

ACAD-MAE   

 

 

Thème III  
Information et
INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE

La participation de l'expertise française sur les projets de coopération multilatérale est inégale selon le bailleur de fonds et la région concernée. De plus, seules les grandes entreprises sont implantées sur ce marché.

Un des principaux problèmes à résoudre est la difficulté d'accès à une information dispersée, partielle et parfois tardive ou même obsolète, par des canaux très divers et sans coordination aucune.

Par ailleurs, le manque d'échanges entre les experts ne permet pas la capitalisation d'expériences et le développement de pratiques innovantes et performantes au niveau des stratégies d'intervention, et pire encore la constitution d'une identité professionnelle et le sentiment d'appartenance à un corps de métier.

 I. CONSTATS

Valoriser l'expertise française est un objectif prioritaire qui se heurte aux problèmes suivants :

1. une difficulté de recueil de l'information en amont de sa diffusion officielle

Bien que le ministère des Affaires étrangères négocie les projets de coopération avec les bailleurs de fonds multilatéraux avant la diffusion officielle des appels d'offres, l'information ne parvient aux opérateurs français que par les voies officielles (culture du secret des services de coopération et insuffisante perception des enjeux de leur mission). D'autres raisons pourraient être l'absence d'antenne ou de bureau de liaison auprès des bailleurs de fonds auprès de qui l'expertise française est sous-représentée, et l'absence de coordination et d'échanges avec les experts français évoluant sur le terrain.

2. un manque d'information sur l'offre et la demande d'expertise

En dépit des sites internet des bailleurs de fonds et des sites privés existants ou des revues, les informations sont dispersées. D'où la difficulté d'avoir une information complète, fiable en un temps limité. La difficulté de consultation des bases officielles est liée d'une part à leur confidentialité (usage exclusif du développeur) et d'autre part, à la complexité de lecture (présentation confuse et absence d'animation).

Cette situation est négative à plus d'un titre :

  • absence de renouvellement des offres,

  • vieillissement des réseaux,

  • auto justification de l'existence de l'aide et développement de choix stratégiques allant plus dans l'intérêt de la pérennisation du réseau constitué que dans celui du développement réel et durable des pays du Sud.

3. un manque d'information sur les bailleurs de fonds, leur politique et leurs procédures

La méconnaissance des mécanismes administratifs et financiers de coopération, complexes pour les opérateurs du secteur privé suscite leur découragement. Divers sites de bailleurs multilatéraux publient leurs procédures mais la recherche de ces documents dans des sites complexes et souvent énormes est pour le moins difficile. D'autant plus que la langue utilisée est souvent l'anglais.

4. un manque d'échanges sur les pratiques, les stratégies et les méthodes d'intervention : l'analyse des meilleures pratiques et l'ingénierie de transfert.

Les pratiques courantes de gestion de projets internationaux fonctionnent davantage sur la base d'apport de compétences direct et moins souvent pour la valorisation des savoir-faire nationaux et de partenariats.

II. PROPOSITIONS

Pour faciliter le recueil de l'information de manière anticipée, les propositions sont:

1. Créer des antennes auprès des bailleurs de fonds auprès de qui l'expertise française est sous-représentée;

2. Développer chez l'ensemble des fonctionnaires impliqués dans la coopération le souci d'exploiter et de diffuser l'information utile auprès des opérateurs français; 2.

3. Créer un cadre d'échanges avec les experts français sur le terrain pour l'identification des besoins, des acteurs et des décideurs.

  • Pour le traitement et la diffusion de l'information, l'atelier propose la création d'un site Internet qui comprendrait :

1. La mise en place d'une base de données de compétences, des projets et des appels d'offres.

Elle devrait pouvoir accueillir tous les prestataires potentiels (bureaux d'études, experts individuels, chercheurs, universitaires, entreprises, associations, artisans), mais aussi, les initiateurs de projets, et les divers ordonnateurs... non limités aux français. En effet, le partenariat est souvent une composante essentielle des projets de coopération, donc des informations fiables sur les partenaires locaux seraient précieuses.

La meilleure solution semblerait être une base de données développée et gérée par un organisme privé, à laquelle on puisse accéder sur adhésion. Les bases de données de compétences existantes sur divers sites pourraient s'inscrire dans cette base centrale par insertion et cession des informations. Quant au repérage des compétences, il pourrait se faire simplement par appel à candidature via la presse.

2. La présentation des diverses procédures des bailleurs par une vulgarisation des procédures de l'ensemble des bailleurs regroupées sur un même site, avec un manuel et des formations.

 Le site proposerait :

  • un lien avec les documents déjà publiés sur Internet ;

  • la publication d'un manuel de procédures ;

  • une veille procédurale avec mise à jour diffusée aux utilisateurs;

  • émettra des propositions de formation.

3. La diffusion et l'échange sur les bonnes pratiques en français

Le passage d'un type d'appui technique à un véritable transfert de compétences exige des capacités et une attitude différentes qui méritent d'être développées par des échanges d'expérience ou des formations spécifiques de coopération.

Pour ce faire, il est proposé :

  • d'aider les sites qui le font déjà (AIPRAN , HABITAT II, places publiques) à dynamiser leurs publications, éventuellement avec des lettres de diffusion.

  • d'aider ces sites en faisant remonter les informations nécessaires, via les services de coopération et d'action culturelle et les ambassades, et sans doute aussi via les associations françaises travaillant sur place.

  • diffuser les publications disponibles sur les sites des bailleurs multilatéraux (dont le site du PNUD ), traduites en français.

  • animer des forums sur ces thèmes.

  • proposer des formations sur le transfert de compétences et l'approche systémique.

Les participants à cet atelier ont tenu à faire savoir en quoi la création du site Internet qu'ils proposent, leur paraît particulièrement importante.

A leurs yeux en effet, ce site modifierait les rapports de pouvoir entre les différents acteurs en développant une concurrence, un choix plus riche et des complémentarités. Le renouvellement du réseau infléchirait les règles du jeu et entraînerait un changement dans les attitudes et les stratégies, dans la gestion des projets internationaux, qui mènerait à une valorisation de l'expertise française.

Ce site répondrait à l'intérêt des bailleurs, des bureaux d'études ou entreprises et des experts français ainsi qu'à celui des pays bénéficiaires des projets de développement. Il serait conçu à partir des besoins des utilisateurs, géré par un organisme totalement indépendant, connu de tous les acteurs de la coopération pour qu'ils puissent l'alimenter en informations et y trouver des réponses à leurs besoins. Une animation régulière serait faite sous la forme de forums, de lettres de diffusion, d'informations sur les nouveautés (projets, procédures, compétences disponibles ou recherchées, etc.. ) et d'une revue (envoyée sur abonnement). Un suivi des utilisateurs permettrait d'assurer la maintenance de la base et l'adéquation des réponses aux besoins des utilisateurs. Les prestations iraient du simple accès à l'information jusqu'à la prestation de service, garantie avec délai court, en passant par la veille ciblée selon les utilisateurs. Les services seraient: placement, recrutement, sélection des appels d'offres, rédaction de propositions, etc.

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Dernière modification : 16 mai 2001

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