"La coopération internationale, l'affaire de tous"
Notre association professionnelle ACAD-MAE, dont la
nouvelle appellation " acteurs de la coopération internationale et de
l'aide au développement " est en soi emblématique de ce que nous voulons
être et de ce que nous voulons faire, s'est donnée pour vocation de rassembler
l'ensemble des professionnels de la coopération internationale, et pour
objectif essentiel, la reconnaissance et la promotion des métiers de la
coopération et du développement, par l'affirmation d'une culture commune.
C'est dans cet esprit que nous nous sommes en particulier
saisis, en organisant en février dernier une table-ronde, du projet de
création d'un Institut des hautes études de relations internationales, projet
rendu aujourd'hui plus actuel encore par la publication du rapport Heisbourg.
À cette occasion, Nous avons affirme, et nous
continuerons de le faire, qu'à nos yeux, ce lieu devrait être un espace ouvert
de recherche, de formation et de débats sur la coopération internationale,
instrument privilégié d'une politique moderne de gestion des ressources
humaines, plus attentive aux compétences et aux fonctions qu'aux statuts,
capable de reconnaître et de valoriser de nouveaux apports notamment de la part
des jeunes, et d'organiser la mobilité de l'ensemble des acteurs de la
coopération internationale.
C'est assez vous dire notre engagement à ce que la
coopération soit bien, effectivement, l'affaire de tous.
C'est pourquoi nous avons, de même, tenu à organiser
aujourd'hui cet atelier, qui est pour nous l'occasion de manifester une
volonté, de réaffirmer une conviction et d'exprimer vis à vis de vous une
attente :
1- Manifester, d'abord, notre volonté d'être présents dans tous les
débats qui agitent le monde de la coopération internationale et du
développement.
Il y a un mois, avec d'autres associations
professionnelles concernées et les principales organisations de solidarité
internationale, nous rendions public un manifeste rappelant au gouvernement les
engagements de la France en matière d'aide au développement (notamment de
porter à 0,7 % du PIB le volume de cette aide).
Cette interpellation citoyenne des professionnels et des militants de la
solidarité internationale devrait se poursuivre, à travers d'autres
initiatives, jusqu'au débat budgétaire.
D'autre part, à la fin du mois d'août, l'ACAD-MAE sera présente dans les
débats organisés par le Haut Conseil de la Coopération Internationale (HCCI)
à l'occasion de son premier séminaire d'été.
2- Réaffirmer, ensuite, notre conviction que la coopération internationale
est un métier, ou un ensemble de métiers, qui requiert des savoirs et des
savoir-faire spécifiques.
Un métier qui doit bien-sûr avoir sa place, toute sa place, au sein du
ministère des affaires étrangères.
A cet égard nous ne pouvons que nous féliciter d'avoir
entendu ce lundi à l'ouverture de la réunion annuelle du réseau des agents de
coopération et d'action culturelle du ministère des affaires étrangères, le
Ministre Hubert Védrine et le secrétaire général, souligner l'intérêt et
l'importance qu'il convenait d'accorder aux problèmes de coopération
internationale et d'aide au développement.
Mais dans le même temps, nous ne pouvons que nous interroger
quand ils situent cette préoccupation comme une simple étape d'une carrière
diplomatique, alors que, pour nous, la coopération internationale est avant
tout un métier et un engagement, dont les porteurs actuels au sein des affaires
étrangères ne sont pas reconnus. Rappelons en effet qu'au moins 80% d'entre
eux ne sont pas, et n'ont pas vocation à être, diplomates.
Un métier au sein des affaires étrangères, mais un
métier qui concerne aussi, et se doit de mobiliser, l'ensemble des structures
gouvernementales, des collectivités locales, des universités et institutions
de recherche, et de la société française en général.
Réaffirmer donc notre conviction que la coopération internationale est
l'affaire de tous.
3. Exprimer, enfin, vis à vis de vous une attente, celle de la construction
par le dialogue d'une culture commune.
Un dialogue qui permette à chacun, représentant en
l'occurrence un groupe d'acteurs ou un secteur de la coopération, de mieux
faire connaître sa vision de la coopération internationale aujourd'hui et de
ses enjeux ;
Un dialogue qui conduise chacun, au-delà de la
singularité des approches et de la nécessaire diversité des pratiques, a
valider pour ce qui le concerne l'affirmation de principe qui est le nôtre : la
coopération est l'affaire de tous ;
Un dialogue qui participe à la formulation des conditions
d'émergence de la culture commune dont nous sommes convaincus qu'elle doit
être à la fois l'objectif et le moyen d'une reconnaissance des acteurs de la
coopération ;
Un dialogue qui fédère les énergies et irrigue la
société française de cette conviction que la coopération internationale et
l'aide au développement est bien l'affaire de tous puisque qu'elle est un enjeu
du monde.
Le compte-rendu des débats
est mis en ligne
Programme
du séminaire d'été organisé par le HCCI en août 2000