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L'Association de Coordination des Agents Détachés auprès du Ministère des Affaires Etrangères (ACAD-MAE) a été créée en 1992 en appui au projet de modernisation du Quai d'Orsay décidé par le gouvernement de Michel Rocard. Elle n'a cessé depuis de plaider pour une professionnalisation des personnels de coopération dans le cadre de réflexions sur la formation et la mobilité. Ses préoccupations ont paru, un
temps, trouver un écho dans la réforme, engagée en 1993 par M. J.-D. Lévitte,
de la Direction Générale des Relations Culturelles Scientifiques et Techniques
(DGRCST). Néanmoins, l'ACAD, plus que jamais consciente de la diversité croissante des viviers de personnels et d'acteurs de la coopération internationale, entend continuer à se mobiliser sur les enjeux de formation et d'échanges d'expériences dans ce domaine qui, dans ce contexte, deviennent d'autant plus cruciaux. C'est pourquoi elle a décidé de s'impliquer dans le dossier inscrit dans le "projet d'entreprise" de la DGCID de création d'un "Institut des Hautes Etudes de Coopération Internationale". A cette fin, l'ACAD a organisé une table ronde le mardi 1er février 2000 associant aux membres de son bureau, des responsables susceptibles, par leur expérience et leur implication sur ces questions, d'alimenter la réflexion sur ce projet. Etaient ainsi présents, et nous les en remercions :
1. Cette rencontre a d'abord permis de faire un point sur les conditions dans lesquelles ce projet est actuellement traité au plan institutionnel.Plusieurs éléments de contexte militent en faveur d'un tel projet :
L'"Institut des Hautes Etudes de Coopération Internationale et de Développement", tel qu'inscrit dans le projet d'entreprise de la DGCID, ne pourra aboutir s'il est perçu comme un "éléphant blanc" potentiel, ancré dans une dimension "béton" et coupé des autres réalités de la coopération. En revanche, l'idée d'un nécessaire espace de réflexion, d'échanges et de formation, adossé à la recherche, sur la coopération internationale fait son chemin; elle pourrait prendre forme en liaison avec deux dossiers:
Le constat récurrent d'un déficit de réflexions sur les enjeux et les modalités de la relation de la France à l'international, et sur la nécessité de création d'un espace fédérateur dans lequel se reconnaissent et échangent leurs expériences, tous les acteurs de cette relation, confirme, s'il en était besoin, que ce projet d'institut est un élément essentiel du renouvellement de la politique de la France dans ce domaine. L'ACAD, au regard de ses objectifs rappelés plus haut, ne saurait être absente de cette "ambition". 2. Les débats conduits dès lors sur ce que devrait être, ou ne pas être, cet institut, ont permis de préciser les attentes et les contours souhaités de ce projet, dans sa composante "coopération internationale et développement".L'institut devrait être une structure légère agissant comme un catalyseur du potentiel français de réflexion et d'action à l'étranger, actuellement dispersé. Jamais "substitutif" ni réducteur, il devrait être un lieu d'identification des différents acteurs de la coopération internationale et du développement, et de mise en cohérence des démarches dont ils sont porteurs, dans un souci de renforcement des capacités de la France à assumer toute sa place à l'international. En conséquence, il devrait être interministériel, ouvert à l'ensemble des publics concernés (agents de la coopération, universitaires, personnels et élus des collectivités territoriales, membres des organisations non gouvernementales, responsables d'organismes de droit privé, experts, journalistes...), et conçu pour favoriser des échanges avec les partenaires institutionnels européens. Sa mission devrait être de faire émerger une culture de coopération internationale et de développement, afin qu'elle puisse irriguer aussi bien les institutions publiques que la société civile. Dans cette perspective, l'institut devrait développer trois missions essentielles : * l'information :Catalyser, par une fonction de tête de réseaux, les savoirs et les recherches menées par les universités et les instituts français en matière de coopération internationale et de développement. Cette fonction devrait se décliner en :
Conçue dans une démarche d'appui scientifique à la définition des politiques et des modes de coopération internationale et de développement et à leur expression par la France dans les enceintes internationales, cette fonction devrait également permettre une capitalisation réelle des expériences de terrain. A l'évidence, devrait être privilégiée, au profit de cette démarche, l'utilisation des technologies de l'information et de la communication. * le débat :Constituer, en cohérence avec les deux autres missions, un forum (virtuel et réel) permettant d'alimenter les réflexions sur les nécessaires évolutions de la coopération internationale. Il s'agit en effet, dans un contexte où l'international conditionne pour une part grandissante le devenir de notre pays, d'ouvrir ces débats à l'ensemble des acteurs quel que soit leur statut administratif ou social. Ces débats devraient porter :
* la formation :organiser des parcours de formation destinés à renforcer et valoriser les compétences des responsables chargés de concevoir, élaborer, mettre en place, gérer et évaluer des politiques, programmes et projets de coopération, qu'ils soient culturels, scientifiques, techniques ou liés au développement. Ces actions de formation ne sauraient se substituer à celles mises en place par chaque institution ou structure pour les besoins propres de ses personnels. En l'occurrence, s'agissant de la DGCID, il est avant tout indispensable qu'elle définisse avec précision ses besoins dans le cadre de programmes de formation, afin que la DGA soit en mesure d'y répondre L'institut pour sa part aurait pour vocation de donner aux professionnels concernés venus d'horizons différents une culture partagée :
Essentiellement structurée en sessions intensives de haut niveau, cette fonction de formation devrait également s'articuler avec certains des cycles diplômants proposés par les universités (de type DESS spécialisés en relations internationales) de façon à attirer les jeunes vers les métiers de l'international et à favoriser le renouvellement des viviers. Enfin, ces parcours de formation devraient être validés, et devenir le critère nécessaire (et non suffisant, chaque institution ou structure demeurant maître de sa politique de recrutement et de gestion des ressources humaines) de la mobilité des personnels. Dans ces conditions en effet, pourraient être organisés des parcours professionnels au travers des différentes institutions ou structures impliquées à l'international. 3. Dernier sujet de cette table ronde :Quelle stratégie adopter pour faire avancer ce projet d'institut dans le cadre d'une démarche compatible avec les variables et les contraintes ainsi définies ? Tant par sa nature interministérielle et son ouverture à la société civile que par son champ d'intervention incluant nécessairement la composante "coopération internationale et développement", ce projet d'institut semble pouvoir rencontrer certaines des préoccupations du Haut Conseil pour la Coopération Internationale (HCCI). L'ACAD se propose donc de sensibiliser les membres du HCCI sur ce thème en leur présentant les propositions élaborées durant cette rencontre. Ces propositions seront de même transmises aux responsables du Département. Parallèlement, l'ACAD diffusera ce compte-rendu sur son site Internet "www.acadmae.org", de façon à permettre à ses adhérents et à l'ensemble des personnels intéressés de continuer à alimenter la réflexion en cours. Enfin, comme décidé en séance, l'ACAD souhaite apporter son appui à l'organisation et à la tenue d'une université d'été qui devrait se dérouler dès cette année et pourrait regrouper tous les acteurs concernés par la coopération internationale et le développement. Cette première manifestation aurait pour principal objectif de préfigurer ce que pourrait être le futur institut et d'en préciser les missions, étant conçu comme lieu de formation, d'échanges et de débats de haut niveau, ouvert aux professionnels et citoyens concernés, plutôt que comme outil de formation de cadres de haut niveau. En se pérennisant, elle pourrait également devenir l'expression élargie du forum animé par cet institut. Pour le Bureau de l'ACAD-MAE, |
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