Lettres des présidents

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Assemblée extraordinaire du 20 décembre 2002

Message du président sortant Jean Charroing (Damas)

Message du président élu Patrick Desseix (Caracas)

Message de Jean Charroing 
du 19 décembre 2002 pour l'AGE du vendredi 20 décembre.

Cette AGE est le signe le plus visible de la gravité de la crise financière que traverse l'Acad-Mae en cette fin d'année... Notre Association qui fête son douzième anniversaire n'est pourtant pas une "start up" mais elle est je crois avant tout victime du succès de ses actions. ..

Elle était heureuse de jouer dans la "cour des grands", d'être reconnue à haut niveau à la DGCID, au HCCI et auprès d'autres organismes concernés par "les métiers de la coopération". Péché d'orgueil que de croire que l'intendance suivrait toujours sous le simple prétexte que nous étions les meilleurs, que nous avions vraiment des convictions et que nous travaillions pour l'intérêt général...

Autre erreur également que d'avoir "délocalisé" la présidence car malgré plus de 300 messages envoyés en 2002 "l'oeil du maître" était trop éloigné...

La mondialisation ne s'improvise pas. ..

Il m'est malheureusement impossible de discuter, de vive voix, avec vous... Damas est un petit poste (mais de grande qualité) et la collègue qui aurait pu me remplacer vient de partir pour une opération urgente à Paris.

A vous donc de construire un"avenir radieux" sur le capital d'énergie et de compétence que représente l'Acad afin que les jaloux et les pisse-vinaigre ne se réjouissent pas trop vite... Le déficit est déjà résorbé au 7/8èmes (encore un effort camarade)... Je sais par le téléphone arabe qu'un dialogue se développe entre les tenants d'une remise en selle volontariste et ceux qui prônent une période de réflexion active... 

Vous êtes mieux placés que moi pour définir la stratégie la plus efficace... je ne peux pas pour finir m'empêcher de jouer au vieux sage (on ne vit pas impunément dans la plus vieille capitale du monde) pour vous rappeler qu'il est beaucoup plus facile de détruire que de construire et que si l'association disparaît elle ne renaîtra pas de sitôt de ses cendres. ..

Bonne nouvelle année pour l'Acad et pour tous les acadiens passés, présents et à venir.

Message de Patrick Desseix du 19 décembre 2002 pour l'AGE du vendredi 20 décembre.

Cher(e)s ami(e)s,

Tout d'abord, désolé de ne pas avoir pu être parmi vous, et de pas consacrer davantage de temps à cette petite "déclaration" (et je mets bien le mot entre guillemets) .

Je ne reviendrai pas sur la situation générale de notre association: chacun la connaît, ou en prendra connaissance par la voix des membres du Bureau présents aujourd'hui. J'en viens, d'une manière un peu "abrupte", à quelques réflexions personnelles, mais aussi partagées par d'autres, sur les "causes du mal" et le "devenir" de l'ACAD:

Il est exact que, vue de Paris (j'y étais alors de 1999 à l'été 2002), les activités de l'ACAD ont atteint pendant presque trois ans un niveau de "visibilité" et d"'influence" rarement égalé. J'entends par là, d'une part, la légitimité de notre association au regard des partenaires de la coopération française, et d'autre part l"'écoute" de ces mêmes partenaires ainsi que la "production de réflexions" à leur intention. Et je n'oublie pas que nos activités se sont alors déroulées en même temps que se mettait en place la réforme de la coopération française de décembre 1998, et sa mise en œuvre a~ cours des deux années qui ont suivi. Je n'oublie non plus que l'ACAD fut, dans plusieurs secteurs, pionnière: la "jeune" DGCID elle-même reprit, à maintes reprises, les débats qu'elle avait lancées lors des manifestations organisées à l'IMA ou à l'Assemblée nationale.

Il faut bien en venir au "revers de la médaille". Il est simple: notre association n'a pas su, ou mal pu, réguler les charges qui furent les siennes pendant cette "montée en puissance", et notamment lors de l'organisation de plusieurs séminaires et autres colloques, dont il faut l'avouer, nous avons mal apprécié les coûts ou/et les capacités de notre association.

A côté, sans doute, de quelques dépenses qui auraient pu -dû, dirai-je même- être contrôlées, le phénomène d'entraînement a été "capital" dans l"'entrée dans le rouge" des finances de l'ACAD. On peut le regretter, on peut s'en étonner: les faits sont têtus. Nous n'avions pas les moyens de notre politique.

Après cette confession, où les responsabilités doivent être collectivement partagées (je parle du Bureau de l'époque), venons-en à l'ACAD fin 2002.

D'abord, la remise à zéro des finances: comme vous le savez, ou cela vous sera dit, plusieurs membres du Bureau, dont votre serviteur, ont volontairement mis "la main à la poche". Je vous précise que cet effort, pour lequel je ne souhaite même pas être salué, n'a pas été fait "à la légère" compte tenu de l'état de nos "bourses" personnelles. On s'en doute, mais cela va mieux en le disant.

Je crois, même de loin, savoir que l'ACAD, avec ces différentes contributions volontaires, et peut-être quelques "rallonges" supplémentaires des uns et des autres, devrait pouvoir espérer retrouver une ligne bancaire "zéro" sans espérer la voir "positive" .

Ensuite, l'avenir. Les choix sont simples: on "ferme", on "met en sommeil", ou on relance avec toute la lucidité que doit entraîner un tel choix.

La "fermeture"? C'est un peu comme fermer un programme de coopération: c'est facile sur le coup, mais on tire durablement un trait sur nos partenaires, qui se tournent ailleurs...

Le "sommeil"? Certes, il permet de gagner du temps... mais je crains qu'à trop en gagner, le "temps-sommeil" ne se transforme en "mort-lente" et, en mort tout court.

Il reste la "relance " ...J' y suis favorable. Pour deux raisons essentielles:

La première, est que, de plus en plus, et suite à mon passage à Paris et mon retour en poste, je m'aperçois qu'une association de type ACAD est réellement indispensable à la poursuite des réflexions engagées sur la coopération et sa réforme, sur la "nature", le choix et la formation des ressources humaines nécessaires pour la mise en œuvre de nouvelles coopérations, et d'une manière générale, sur l'action extérieure de notre pays.

N'ayons pas peur des "grands" mots: l'international, et encore plus depuis "le 11 septembre" envahit notre quotidienneté. Les actions des États ne peuvent plus être la seule "chasse réservée" des gouvernants et des administrations spécialisées. L'international a fait, depuis ces dix dernières années, une entrée en force dans la société civile, et celle-ci s'organise. Dans ce cadre, l'ACAD a, il me semble, de par la nature, l'expérience et les intérêts directs de ses membres, une place originale à occuper. La question est simple: voulons nous laisser la terrasse du Flore décider, pour nous, du profil et de la formation des coopérants français?

la seconde raison est liée à la première: le réseau français de coopération abrite, en son sein, des femmes et des hommes qui "ont quelque chose à dire". L'ACAD peut être un lieu exceptionnel, ouvert à tous les courants et à toutes les sensibilités, pour nous faire entendre. Et cela sans morgue et avec toute l'humilité des gens de terrain que nous sommes. Il faut poursuivre. Pour cela, il faut aussi demeurer lucides, et "jeter le bouchon un peu plus loin". Je pense que l'année 2003 pourrait, outre une remise à flot financière du vaisseau ACAD, être consacrée à un vaste "ratissage" d'adhérents dans notre réseau. Nous ne sommes pas assez nombreux. Nous devons, le Bureau 2002 avait d'ailleurs été élu sur ce programme, davantage ouvrir l'ACAD vers les postes à l'étranger, vers les autres institutions tournées vers l'international. Il faut également limiter, pour l'instant, notre action et définir deux ou trois axes clairs, et les développer avec l'information la plus large possible. Si "sommeil" il faut, je le vois, de cette façon, très éveillé. Enfin, et pour redonner tout son sens à l'ACAD, le temps est venu de lui ! offrir un ouvrage collectif: sa réalisation pourrait, d'une part, remobiliser tous ses adhérents, en attirer de nouveaux, et d'autre part, être la grande production acadienne de l'année 2003-2004.

Cher(e)s ami(e)s, parler et écrire sur la "société civile" et son rôle dans la coopération, on l'a tous fait. Maintenant, il nous faut montrer, à travers le choix décidé pour l'avenir de l'ACAD, que les agents, de toute origine et de toute institution, qui travaillent dans la coopération, savent également "être" la société civile.

Patrick Desseix. Caracas, le 19/12/2002./.

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Dernière modification : 01 janv. 2003

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