|
AccueilLa lettre de l'Asprocop
- Lettre n° 15 - Sommaire -
![]()
|
![]()
|
![]()
|
![]() (1999)
|
![]() au Niger
|
![]() de la DGCID (MAE)
|
![]() |
![]() |
![]() du Secrétariat d'Etat à la Coopération |
Editorial
Le cadre de la Coopération française évolue. Les Assistants techniques et l'Asprocop doivent analyser cette évolution pour connaître les transformations qui vont en découler, pour leur métier et pour eux-mêmes.
Actuellement l 'attitude des AT, telles que nous l'observons, est plus proches de l'expectative, plus ou moins inquiète, que de la mobilisation dans la réflexion et l'action. Ceci est probablement dû pour bonne part, au manque de clarté de ce qui nous est présenté comme une réforme, mais qui ne paraît toucher, jusqu'ici, que les seuls rouages administratifs.
Nous avons du mal à avoir une analyse claire de la situation et de l'avenir de l'assistance technique au sein du nouveau dispositif. Les priorités de la politique de coopération sont maintenant fixées : Appui aux systèmes de santé (dont hôpital, mère-enfant, etc.), Maladies transmissibles (5), Médicaments, Financement des soins et Gestion des ressources humaines.
Tout en menant la réforme, le Ministère a chargé Mr Nemo d'une réflexion sur l'avenir de l'assistance technique, pour laquelle certains d'entre nous ont été sollicités. Ceci nous pousse aussi à espérer que le seul credo ne soit pas la réduction obstinée de l'assistance technique. Nous attendons avec impatience les conclusions et surtout les mesures concrètes qui découleront de ce travail. La coopération pourra-t-elle se poursuivre dans de bonnes conditions avec une expertise technique majoritairement ou totalement extérieure au MAE ? Cette réforme a aussi pour l'instant quelques effets négatifs concrets : le Bureau chargé de la santé attend toujours quelques uns de ses titulaires, la liste des postes mis à la transparence, après une première liste officieuse et secrète (.... !), est attendue aux alentours du 15 juin, ce qui représente trois mois de retard.
Le rôle premier que s'est attribué l'Asprocop est de promouvoir la réflexion des professionnels de la coopération sanitaire et sociale. L'Assemblée générale de l'association, prévue le Mercredi 1er Septembre (voir plus loin) est organisée pour cela. Elle sera l'occasion d'une présentation de l'état de la réforme à laquelle nous invitons des représentants du MAE et de l'Agence française de développement et d'un débat interne sur les orientations à donner à l'Association, auquel nous vous convions nombreux. Le bureau doit être renouvelé en partie ; des candidats sont donc à trouver ! !
Par ailleurs, il nous semble que l'Asprocop doive explorer les différentes formes que pourrait prendre à l'avenir la coopération, afin d'examiner comment y valoriser l'expertise française.
Le CA réfléchit à l'idée d'organiser une Table ronde avec les représentants du MAE, de l'AFD et des organismes publics français intéressés par la coopération au développement dans le domaine de la santé. L'objectif d'une telle rencontre serait de jeter les bases d'une réflexion sur la possibilité pour tous ces acteurs de travailler ensemble sur les projets ou programmes financés par la France.
Il est aussi nécessaire d'imaginer d'autres voies possibles pour valoriser cette expertise dans une coopération efficace. Il faut explorer quels sont les domaines dans lesquels des créations d'associations de techniciens pourraient se constituer et être soutenues par l'Asprocop. Il est nécessaire de renforcer la communication entre AT et ex-AT pour pouvoir répondre à des demandes d'expertise. Il faut pouvoir centraliser les offres d'emploi pouvant intéresser les AT. Tout ceci sera facilité par la création et l'ouverture très prochaine d'un Site Internet Asprocop (www.ibiscus.fr/asprocop).
La vie des AT est aussi sujette aux bouleversements liés à l'insécurité du continent africain. Ceci ne va pas sans souffrances ni sans difficultés professionnelles et familiales. Les deux témoignages donnés ici en sont l'illustration, importants pour la réflexion de chacun d'entre nous.
L'Asprocop participe depuis quelques années à un domaine essentiel d'activité du Ministère qui est celui de la Formation continue. Cette année nous sommes les artisans de deux stages : Maladies transmissibles (2ème partie) qui poursuit l'analyse d'un domaine d'activité médicale éminemment important et Développement et santé, qui veut aborder le domaine difficile des relations entre économie et santé. Que l'expectative et l'attente se transforment en action, tel est donc notre souhait.
La réflexion et les initiatives communes n'ont peut-être jamais été aussi nécessaires qu'aujourd'hui. L'Asprocop vous y convie. Nous espérons pouvoir parler de tout cela avec vous le premier septembre à Paris.
Sentiments les meilleurs.
Luc de Bernis
Proposition
Le Stage " Priorités en Périnatalité ", qui permettait de mener une réflexion continue dans ce domaine, vaste et prioritaire, d'action de coopération, n'aura pas lieu cette année. Le fait que des AT prennent l'initiative de se former ensemble et de réfléchir à des recherches opérationnelles communes est une idée incomprise et nous ne pouvons que le regretter. Afin de maintenir les liens entre nous et de poursuivre notre réflexion, car les sujets ne manquent pas (post-Moma, Césarienne et qualité des soins, etc...), nous vous proposons de nous retrouver le mardi 31 Août à 13 heures, à l'Institut santé et Développement (ISD) pour déjeuner ensemble et travailler l'après-midi.
Capitalisation de l'expertise
L'idée de valoriser l'expertise de la Coopération française en faisant le bilan des actions menées, au travers notamment des écrits des AT, a été émise par le MAE. L'Asprocop, qui le demande depuis longtemps, ne peut que se féliciter d'une telle initiative. L'Association est donc en train de rédiger un projet de FAC que nous souhaitons soumettre. Il est nécessaire pour mener ce travail correctement d'avoir accès à tous les documents et de disposer de temps. D'ores et déjà, nous lançons un appel à tous ceux qui seraient tentés par ce travail, considérable et passionnant, pour s'y consacrer à temps plein ou partiel : faîtes vous connaître auprès de l'Association.
Assemblée générale de l'ASPROCOP
Mercredi 1er septembre 1999 à l'ISD
15-21 rue de l'Ecole de Médecine,
75006 Paris,
Tel/Fax : 01 43 54 17 24
- 9h : Point de la Réforme du MAE et perspectives.
Invités : Mr Jacquemeot, Directeur du développement, MAE ; Mr Chahinian, AFD.
- 11h : Table ronde : Comment réunir l'expertise nécessaire aux Programmes de coopération sanitaires financés par la France ?
avec les représentants du MAE, de l'AFD et des divers organismes français travaillant dans ce domaine (Organismes de recherche, Universités, ENSP, etc.).
- 13h30 : Repas
- 15h30 : Débat sur les orientations de l'Association,
Rapport moral et financier,
Election du Bureau.
La situation des AT au Niger
9 Avril 1999 : Coup d'état au Niger et assassinat du président Ibrahim Baré Maïnassara. Les pays occidentaux mais aussi les pays africains voisins ont condamné les faits.
La France était partagée entre la volonté de marquer encore plus fermement sa désapprobation qu'au coup d'état de 1996 (prise du pouvoir par Ibrahim Baré Maïnassara) et la crainte de plonger un des pays les plus pauvres de la planète dans une situation dont elle ne se relèverait pas. Si la volonté affichée de la mission était de maintenir les AT sur place afin - disait-elle- de ne pas désorganiser une coopération bien établie, la décision de Paris a été plus sévère : suspendre la coopération civile et militaire avec le Niger et procéder à un rapatriement des AT et de leur famille pour raisons politiques. Pratiquement tous les militaires ont été la cible de cette décision. Côté civils, il s'agit de 75% des coopérants, soit environ soixante AT et leur famille. Seuls quelques AT travaillant directement au " bénéfice de la population nigérienne " ou sur des postes " inter-état " ne sont - pour l'instant - pas concernés par cette décision.
Comment ne pas craindre que ces événements soient une opportunité pour le MAE de supprimer bon nombre de postes, pour un pays qui reste très dépendant de l'aide ? Par ailleurs des questions se posent quand à l'avenir des AT. Ceux-ci sont pourtant assurés que vues les circonstances, ils seront prioritaires sur d'autres postes. Effectivement, ils ont été incités à faire des demandes de mutation conditionnelle et certains ont peut-être même des lettres de recommandation, mais quid dans le secteur Santé par exemple où la transparence n'est pas encore sortie ? Est ce que la mission pourra soutenir des AT qui ont été rapatriés en France sans avoir eu connaissance des éventuelles vacances de postes ? Que vont devenir les AT contractuels ? De nombreuses questions restent actuellement sans réponse.
Aujourd'hui, une bonne partie des coopérants est déjà rentrée. Les prochains départs vont s'échelonner toutes les semaines jusqu'au 2 juillet. L'ambiance est morose. Ceux qui partent ressentent déception, colère et amertume, et bon nombre d'entre eux ne veut plus entendre parler du Niger. Ceux qui restent ne travaillent souvent plus dans les mêmes conditions. Ils sont affectés à leur domicile, mais n'ont pas à se plaindre puisqu'ils échappent au retour anticipé. D'autres (secteur santé et postes inter-état) continuent quand même à travailler plus ou moins normalement... Déjà le bruit court que certains AT reviendraient peut-être dès Septembre : espoir pour certains, incompréhension pour d'autres. Les " anciens " ne croient pas que la coopération pourra reprendre aussi vite car cette décision de rapatriement a un coût et que celui-ci doit être amorti. Les décisions de la France ne semblent pas toujours cohérentes aux yeux des AT. Adopter la position du " wait and see ", avons-nous un autre choix ? Odile OUKEM
Formation
Voici le texte exact de la formation. En effet, ce qui est paru dans le catalogue comprend de nombreuses erreurs.
________________________________________________________________________
PROPOSITION DE FORMATION POUR LES COOPERANTS : AOUT 1999
Titre de la formation : Maladies transmissibles tropicales
1. Objectifs
Apporter des informations pratiques et actualisées concernant l'épidémiologie, le diagnostic, le traitement, les programmes de recherche et de prise en charge de maladies transmissibles tropicales présentes dans les pays où intervient la Coopération Française, et qui obèrent le développement de ces pays. Dix thèmes seront ainsi abordés, de manière interactive avec un large espace consacré aux débats avec les participants.
2. Lieu et dates:
Institut Santé et Développement, Salles des Cordeliers, 15-21 rue de l'Ecole de Médecine, 75006 Paris (Métro Odéon) Du 30 août au 1er septembre 1999 (matin et après-midi pour les 30 et 31, matin seulement pour le 1er septembre)
3.Durée : 2 jours 1/2
4. Nombre de participants : 25
5. Profil des participants : cliniciens, biologistes, médecins de santé publique, administrateurs de programmes, responsables des services centraux ou décentralisés du Ministère impliqués dans les programmes de lutte contre les maladies transmissibles tropicales. 6. Formateurs : intervenants venant de : OMS, INSERM, Instituts de Médecine Tropicale, Universités Françaises, Service de Santé des Armées, Institut Pasteur, ISD, Ministère des Affaires Etrangères/Coopération, ...
7. Responsables de la formation : ASPROCOP : Drs PICHARD et ETCHEPARE Institut Santé et Développement
- Dr Michel ETCHEPARE. CHU d'Angers, 4 rue LARREY. 49000 ANGERS
Fax prof.: 02 41 35 40 83 E-mail : etxepare@bibway.com ou micheletxepare@yahoo.fr- Pr Eric PICHARD PNLS/MST du TOGO Service des Maladies Infectieuses 12 avenue MITTERRAND BP 13146 LOME (TOGO)
Tel prof.: (228) 21 88 31; Fax prof.: (228) 21 89 41 Tel prof.: 02 41 35 32 79 Tel/fax pers.: (228) 26 11 45 ; cellulaire : (228) 04 36 048. Déroulement des présentations:
Pour chacun des thèmes abordés, la présentation suivra le plan suivant (1 heure 30 minutes par pathologie au total, dont 45 minutes de présentation et 45 minutes de débat ouvert aussitôt après la présentation): la situation épidémiologique en Afrique les stratégies de lutte actuellement menées et/ou soutenues par divers partenaires, dont le Ministère des Affaires Etrangères/Coopération Française. A noter que, pour les actions du Ministère des Affaires Etrangères/Coopération Française, la contribution d'un membre de la sous-direction Santé-Social sera sollicitée. l'approfondissement éventuel d'un thème (nouveauté ou actualité importante) concernant cette pathologie les perspectives en matière de stratégies de lutte discussion, échange d'expériences avec l'auditoire durant 45 minutes
A noter qu'un séminaire du même type a été organisé en 1998, portant sur la tuberculose, le SIDA, la trypanosomiase, les pathologies dégénératives et cécitantes, le paludisme, le choléra, le lèpre. Des copies des communications alors présentées seront remises aux participants.
9. Programme
Dix thèmes seront abordés: introduction avec actualisation sur les maladies émergentes ou réemergentes SIDA : actualisation des connaissances en matière de : transmission mère-enfant traitements antirétroviraux en Afrique situation épidémiologique en Afrique acquisitions récentes pour le diagnostic de laboratoire des maladies transmissibles tropicales (notamment en matière de paludisme) ; émergences des résistances aux anti-infectieux Diarrhées infectieuses tropicales Hépatites virales tropicales Schistosomiases Filarioses Pneumopathies infectieuses tropicales chez l'enfant Arboviroses tropicales Peste
Guinée Bissau
Dr. C. Lanièce,
AT conseiller du Ministre de la Santé/ mai 99.Programmes santé
Le déclenchement d'une insurrection armée en juin 98 a brutalement interrompu la politique de restructuration qui était en cours dans ce petit pays de 1 million d'habitants, considéré comme "un bon élève du FMI", candidat à la remise de sa dette (se méfier des affectations en famille chez un bon élève du FMI ...).
Dans le secteur de la santé, les 3 médecins qui étaient en poste (SNIS, PNLS et Cabinet du Ministre) participaient à la mise en place d'un plan quinquennal qui avait mobilisé une grande partie des ressources humaines du Ministère pendant les 18 mois précédents.
Dès le début de la guerre, le Ministère de la Santé s'est révélé la structure la plus adaptée pour assurer la coordination de l'aide humanitaire (santé, aide alimentaire, eau et assainissement) principalement destiné aux 300 000 personnes qui avaient fui la capitale. La mission de "renforcement institutionnel" confiée aux AT santé avant le conflit s'est ainsi prolongée dans le contexte de l'urgence :
- constitution dans chaque région du pays "d'un comité d'aide humanitaire" chargé d'évaluer les besoins et de coordonner les interventions des services de santé et des ONG. Il a été très difficile de convaincre certaines agences humanitaires (ONG et agences des Nation Unies ) de la nécessité de collaborer avec les services de santé nationaux qui avaient pourtant fait la preuve dès le début du conflit, de leur capacité opérationnelle, mais qui manquaient de tout moyen logistique.
- réquisition des stocks disponibles sur place (dans les premières semaines avant l'intervention des agences humanitaires) et acheminement au niveau des régions où s'étaient concentrés les réfugiés/ déplacés
- remise en route au travers de ces comités d'un système d'information simplifié (réduit à quelques indicateurs démographiques, de morbidité et de mortalité)
- réalisation , 3 mois après le début du conflit, d'un plan d'urgence définissant les priorités et destiné à harmoniser les interventions entre les multiples opérateurs.
Situation des expatriés
L'ensemble des expatriés présents dans le pays, dont 250 français, ont été évacués dans des conditions difficiles, du fait des combats à l'arme lourde dans la ville et sur le port où avaient lieu les embarquements.
Le dispositif français sur place, a été réduit à un groupe composé de l'ambassadeur, d'un AT Santé et d'un groupe de commando de marine dépêchés pour "sécuriser" l'ambassade. Une cellule d'appui a été constituée à Dakar.
L'attaque en mai 99 du centre culturel français et le pillage de l'ambassade ont provoqué un repli de l'ensemble des moyens français sur Dakar et un gel des activités de coopération pour une période indéterminée.
Les personnels diplomatiques, de coopération et d'assistance technique évacués en juin 98 ont été réaffectés à d'autres postes assez rapidement. Le problème s'est par contre posé pour certains de ceux qui ont "parié" sur un retour rapide à la normale qui ne s'est pas produit (la guerre de six jours reste un cas rarissime). Ils ont été placés en position d'appel spécial pendant 3 mois puis remis à la disposition de leur corps d'origine (fonctionnaires) ou licencié (contractuels).
Organigramme
MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES
- Direction générale de la coopération internationale et du développement 244 boulevard Saint-Germain 75303 PARIS 07 SP téléphone: 014317 81 63 télécopie: 014317 8915
- Direction de la stratégie. de la programmation et de l'évaluation
Directeur: Mr François MIMIN.
Chef de service de la coordination géographique: Mr Michel REVEYRAND;
Chef département Afrique: Mr Guy SERIEYS;
Chef département Afrique du Nord et Moyen-Orient: Mme Caroline DUMAS;
Chef département Asie-Pacifique: Mr Gilles GARACHON;
Chef département Amérique: N...;
Chef département Europe: Mme Françoise ALLAIRE.
Chef de service de la Programmation. des moyens et de l'évaluation: Mr Jean-Jacques BEAUSSOU;
Sous-directeur de la programmation et de l'évaluation: Mr André LADOUSSE;
Sous-directeur des moyens du réseau et du contrôle de gestion: Mr Hubert VERNET.
- Direction du développement et de la coopération technique
Directeur: Mr Pierre JACQUEMOT.
Directeur adjoint: Mr Jean-Bernard THIANT.
Chef de la mission des études économiques et des appuis financiers: Mr Jean BOULOGNE;
Sous-directeur du développement économique et de l'environnement: Mr Francis STEPHAN;
Sous-directeur du développement social et de la coopération éducative: Mr Jean-Michel DESTOUESSE;
Sous-directeur de la coopération institutionnelle: Mr Jean-Pierre LAFOSSE.
- Direction de la coopération culturelle et du français
Directeur: Mr Jean GARBE.
Sous-directeur de la coopération culturelle et artistique: Mr Gérard FONTAINE;
Sous directeur du français: Mme Michèle SELLIER;
Chef du bureau des établissements culturels et des alliances françaises: Mr Jacky CUZZ1;
Chef du bureau de l'enseignement, des ressources et des méthodes: Mr Jacques DAUVIN.
- Direction de la coopération scientifique. universitaire et de recherche
Directeur: Mr Yves SAINT-GEOURS.
Sous-directeur de la coopération universitaire et scientifique: Mr Thierry AUDRIC;
Sous-directeur de la recherche: Mr Gérard LA COGNATA.
- Direction de l'audiovisuel et des techniques de communication
Directeur: Mr Jean-Claude MOYRET.
Sous-directeur de la télévision et de la radio: Mr Etienne FIATTE;
Sous directeur du cinéma et de la coopération audiovisuelle: Mr Michel MONTFORT;
Chef de la mission pour les nouvelles technologies de l'information et de la communicationChef de la mission Pour la coopération multilatérale: Mr François NOISETTE
Chef de la mission Pour la coopération non gouvernementale: Mr Bernard MILLET
Forum ASPROCOP 1998
Recommandations aux décideurs de notre politique de coopérationL'engagement des professionnels de santé qui se prononcent aujourd'hui, dans la Coopération Française, couvre pour le moins un quart de siècle de pratiques. Il nous semble donc légitime qu'ils puissent faire part de leurs analyses, et suggérer des orientations, des améliorations, des innovations aux décideurs de notre politique de Coopération. C'était effectivement l'objet du Forum 1998 de l'ASPROCOP.
Au fil des 5 forums organisés par l'ASPROCOP depuis l'année 1993, nous avons réuni le matériel nécessaire pour procéder à cette réflexion : * à propos du fonctionnement de l'appareil de la coopération y compris dans tout ce qui a trait à la gestion de ses ressources humaines; * à propos du décryptage de son sens politique; * enfin, à propos du contenu et des résultats auxquels cette coopération a pu contribuer. Ces travaux se sont toujours appuyés sur le vécu et les pratiques des assistants techniques en poste ou l'ayant été récemment, en même temps que sur l'apport de ceux qui avaient plus de distance au terrain. Souvent, au cours de ces forum, les responsables de l'appareil officiel de notre coopération, comme ceux d'un certain nombre d'ONG partenaires précieux de cette coopération, ont pu nous faire bénéficier de leur propre éclairage.
Je rappelle les thèmes de chacun de ces 5 forum :
- 1993 Savoir et Techniques à l'épreuve du réel;
- 1994 Répercussions des politiques d'ajustement structurelles et de la dévaluation du F. CFA sur les activités de santé en coopération;
- 1995 Choix des politiques de coopération dans les domaines de la santé; comparaison des choix des organismes bilatéraux, multilatéraux, et associatifs.
- 1996 L'Hôpital dans le système de santé (notons que l'ASPROCOP avait organisé, en 1994, à Bobo Dioulasso, au Burkina Faso, un autre forum sur la place de l'hôpital en Afrique).
- 1997 Formation des personnels de santé en coopération..
Au cours du forum 1998, nous avons voulu prendre acte des progrès réels opérés par notre coopération, tant dans ses orientations, que dans ses choix et ses méthodes, et regrouper les recommandations évoquées au fil de ces 5 années de façon synthétique et directement utilisables, le cas échéant. Ceci est cohérent avec un des grands axes de nos statuts que je tiens à rappeler à cette occasion : "permettre aux professionnels de santé en coopération de prendre part à la définition de nos politiques de coopération, au choix des projets etc ..."
En 1993, les participants au Forum de l'Asprocop ont évoqué, principalement :
1/ leur fréquent isolement technique et scientifique,
2/ l'absence de communication avec le Ministère de la Coopération et du Développement (MCD) et, sur le terrain, bien souvent, avec les Missions Françaises de Coopération (MFC),
3/ les problèmes de fonctionnement que posaient : - d'une part les nombreux postes qui existaient sans être rattachés à quelque projet que ce soit, - d'autre part le dédale des procédures lourdes et complexes de financement des projets.
4/ le fait qu'ils ne soient pas associés à la définition des orientations de notre coopération,
5/ l'inadéquation fréquente entre projets retenus et contexte dans lesquels ils sont sensés s'inscrire pour en permettre l'évolution,
6/ l'imparfaite structuration de nombreux projets,
7/ enfin, l'absence fréquente de perception d'un sens politique à nos actions de coopération. Je rappelle qu'une telle signification sous entend des objectifs, certes, mais aussi une priorisation des cibles à atteindre comme des actions à mener, et une pratique systématique de l'évaluation des programmes et de leur impact.Le travail que nous avons voulu effectuer sur ces questions est simple, il s'inscrit dans la grille suivante :
- quelles ont été les évolutions positives,
- quels sont les points qui ont empiré,
- quels sont les domaines dans lesquels notre coopération a stagné ?
A l'attention du Secrétariat d'Etat à la Coopération
au sein du Ministère des Affaires étrangères
Isolement des coopérants :
Des moyens suffisants existent partout, des pratiques ont été instaurées, qui font que le sentiment d'isolement souligné il y a 5 ans, soit devenu suffisamment rare, maintenant. En particulier des moyens en terme de formation continue ont été développés, offrant désormais une palette d'une grande diversité, alliant qualité et quantité.
On peut apprécier, de même, une plus grande cohérence entre projets et objectifs affichés, une meilleure adéquation des projets aux contextes sensés en bénéficier, à terme.
La lettre de mission, affichage objectif de cette évolution, pourrait aussi en être le garant.
Pour que cette évolution soit confirmée, et surtout plus efficace, nous recommandons que les assistants techniques ayant déjà séjourné dans leur poste soient systématiquement associés à la rédaction de cette Lettre de Mission, ce qui n'est pas encore le cas.
Simultanéité des projets et de leur financement. Adéquation des projets à leurs objets
Le plus souvent, maintenant, Projet et FAC attenant (i.e. son financement) sont concomitants, ce qui est aussi un progrès notoire. Il semble, de plus, qu'une meilleure discrimination soit opérée dans les projets retenus par la Coopération, et qu'ils soient plus systématiquement conçus de manière intégrée avec d'autres secteurs du Développement.
Nous recommandons, d'une part, qu'il soit tenu compte dans tous les cas, maintenant, des activités que d'autres intervenants mènent ou ont mené peu avant, dans le même secteur d'intervention que celui du projet initié, et, d'autre part, qu'il soit systématiquement tenu compte de l'éventuelle disponibilité de ressources humaines qualifiées et compétentes propres au pays avant de décider des profils de poste d'assistants techniques à faire venir dans le cadre d'un projet. De même dans l'évolution de ces projets, nous recommandons que soit systématiquement envisagées toutes possibilités de substituer, aux assistants techniques extérieurs, des ressources humaines qualifiées et compétentes propres au pays.
Projet
Nous avions redonné la définition "idéale" du projet, lors de ce forum, et j'estime que c'est le lieu d'en rappeler les principales caractéristiques :
- il répond à des besoins exprimés par l'Etat bénéficiaire et/ou les collectivités territoriales, et complètement évalués;
- il a été conçu avec nos partenaires et comporte des engagements réciproques, en particulier il doit être limité dans le temps (conditionnalités et échéances précises);
- il doit être évalué régulièrement par une équipe compétente, en référence à un cahier des charges élaboré au début et aux engagements réciproques qui viennent d'être évoqués.Communication interne Conseillers multi-missions
Le problème de la communication entre Assistants Techniques et MCD et/ou MFC est loin de pouvoir être considéré comme amélioré de façon pérenne et générale, des difficultés importantes persistent.
Nous recommandons que l'avis des Assistants Techniques en charge des projets soit systématiquement recherché et pris en compte lors de l'examen des grandes orientations de la politique de coopération avec tel ou tel pays.
A ce sujet, et à cette occasion, nous tenons à redire l'importance du rôle des "conseillers multi-mission" : cette importance ne peut s'accommoder :
- du cumul de cette fonction avec celle de Conseiller de Santé auprès de la Mission de son poste de rattachement administratif,
- ni de la charge de plus d'un ou deux pays.Gestion financière
Nous avons souligné à maintes reprises la persistance d'une redoutable rigidité des lignes budgétaires encadrant financièrement les projets. Même s'il y a eu des efforts notoires de faits pour former les chefs de projet au maniement subtil de ces contraintes, on peut dire qu'il n'y a eu aucune adaptation des outils financiers ni des outils de gestion, aux nouvelles dynamiques dont nous avons salué l'émergence.
Nous proposons qu'au minimum un changement d'attribution, de répartition entre les différentes lignes budgétaires réglementaires, puisse être rendu possible à l'issue des évaluations successives, et si des réorientations ont été souhaitées pour la conduite des dits projets.
Gestion des ressources humaines
Malgré certaines assurances qui ont pu nous être données au fil des ans face à la réduction des postes offerts à la coopération, force nous est de constater que ces coupes correspondent plutôt à des impératifs purement budgétaires, qu'à des analyses objectives des besoins. Nous avons bien dû constater que cette orientation (vers une coopération faite avec des consultants recrutés par des bureaux de consultants, des "effecteurs" comme on les a appelés) est forcément à rapprocher, sinon d'une absence de politique de coopération, tout au moins par une absence de lisibilité de cette politique !
Nous recommandons que, sur la base de ces priorisations que nous appelons de nos vux (voir supra), on évalue, toujours avec nos partenaires :
- les besoins retenus comme prioritaires,
- ce qu'on sait faire, et ce qu'on peut faire, par rapport à ces priorités, dans des délais acceptables, - les ressources locales disponibles,
- les apports des autres partenaires présents,
- et ce qu'il nous reste à apporter.
Nous recommandons que ce soit sur ce socle objectif que se fasse le choix des ressources humaines nécessaires, en provenance de l'assistance technique française, du pays lui-même, et/ou des autres intervenants.Par ailleurs, nous prenons acte de ce qui a été amélioré de façon notoire par rapport aux comportements antérieurs de l'administration, j'ai nommé la pratique nouvelle dite de la "transparence des postes", tant à l'intérieur du ministère que vers les autres ministères intéressés. Cependant des insuffisances persistent :
- la diffusion de cette transparence connaît des lacunes en terme de publics, de services pouvant être intéressés;
- elle se fait encore trop souvent tardivement pour que ceux qui la reçoivent puissent postuler dans des conditions équitables.Nous recommandons une diffusion de la transparence suffisamment précoce, et qui se fasse systématiquement vers tous les secteurs susceptibles de "fournir" des candidats, en diversifiant les supports médiatiques auxquels il est fait appel. Avant que d'étudier l'utilisation d'Internet pour accélérer la disponibilité de cette transparence auprès du plus grand nombre, nous recommandons :
- la mise à jour du service télématique IBISCUS de la Coopération (Minitel),
- et l'utilisation de la messagerie du service INTRANET du Secrétariat d'Etat à la Santé et aux Affaires Sociales. Ces mesures pourraient être immédiates.Il a été dit, enfin, que la sélection des candidats par la seule commission ad'hoc, interne à la Coopération, et qui s'en charge actuellement, était totalement insuffisante et discutable:
Nous demandons qu'une commission consultative soit réunie préalablement à la prise de décision. Elle aurait une composition de type paritaire, officielle, dont une composante associative plutôt que syndicale (celle-ci étant incompatible avec la multitude des viviers dans lesquels la coopération est susceptible de puiser ses ressources humaines)